Monténégro : l’agonie programmée des vieilles villes du littoral – Video

February 11, 2012   | Reportazh / Reportaža

Les vieilles villes de la côte monténégrine sont en danger. La croissance immobilière s’y poursuit à un rythme soutenu, au mépris de l’architecture traditionnelle et du mode de vie des populations locales. Pourtant, le gouvernement monténégrin ne semble pas décidé à prendre des mesures pour protéger ce patrimoine inestimable. Un reportage de Mustafa Canka à Ulcinj, Budva et Kotor.

Par Mustafa Canka (traduit par Persa Aligrudić)

Depuis des siècles, les villes du littoral monténégrin conservent les traces d’un histoire antique, elles sont les témoins des ombres du passé. Mais, en ce début de troisième millénaire, ces vieilles cités de la côte adriatique seraient-elles en train de mourir ?

Durant des décennies, le littoral monténégrin a attiré comme un aimant les chercheurs et les touristes. Et comment pourrait-il en être autrement ? Des villes comme Ucinj ou Budva perpétuent depuis 25 siècles une culture urbaine bien particulière. Selon les lois monténégrines, elles ont d’ailleurs obtenu le titre de « monument culturel de premier ordre ». « Ce classement est très important pour nous. Pourtant, personne ne semble vouloir profiter de cet héritage, peu nombreux sont ceux qui comprennent la valeur de ces agglomérations, l’intérêt de ces aires urbaines exceptionnelles, aussi bien pour le tourisme que pour la vie quotidienne des populations locales », estime Ismet Karamanaga, le président de l’Association « Kaljaja–Stari grad » d’Ulcinj.

Les touristes qui visitent Ulcinj sont émerveillés par les remparts et l’architecture la vieille ville, par l’accumulation des couches historiques. Mais en même temps, ils éprouvent un certain embarras à cause la saleté de la cité, qui paraît abandonné et déserte.

Pour Ismet Karamanaga, ce sont les autorités monténégrines qui portent la responsabilité de cette faillite. « Nous sommes responsables de ces villes, et de la population urbaine qui a préservé durant des siècles une architecture et culture urbaine particulière », souligne-t-il, « si rien n’est fait, la dégradation et l’uniformisation de ces cités va se poursuivre et s’intensifier ».

Toutefois, Ismet Karamanaga veut croire ces villes, qui ont passé tant d’épreuves, survivront au temps et à la négligence des hommes. En paraphrasant le poète américain Ralph Waldo Emerson (1803-1882), l’homme conclut : « Ce sont les hommes qui ont d’abord construit la ville, le temps viendra venu où la ville construira les hommes ».

Lire la suite >> Le Courrier des Balkans << Mustafa Canka

Visite du Monténégro en vidéo
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